La surpopulation des cormorans est une menace pour les pêcheurs français.

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Balbuzard890
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Balbuzard890


Date d'inscription : 09/08/2019

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MessageSujet: La surpopulation des cormorans est une menace pour les pêcheurs français.   La surpopulation des cormorans est une menace pour les pêcheurs français. Icon_minitime8/1/2024, 12:50

Bonjour !

Ces pêcheurs qui prennent en chasse les cormorans



Protégée en France, l’espèce prolifère depuis vingt-cinq ans et vide les étangs de leurs poissons. Les professionnels en appellent à l’État français.

Propriétaires d’étangs, pisciculteurs et amateurs de pêche en eau douce tirent la sonnette d’alarme. Pour eux, les conséquences de la prolifération du cormoran en France sont désastreuses, et l’État ne ferait rien pour y remédier. En cause, le pillage des poissons par ce prédateur protégé par un arrêté du 29 octobre 2009 et friand de carpes et gardons, mais aussi de sandres (sander lucioperca) ou de brochets. Cet oiseau migrateur, de plus en plus sédentaire, parvient à consommer entre 300 et 500 grammes de poissons par jour, selon la FNPF (Fédération Nationale de la Pêche en France). 

De part son statut d'oiseau protégé, le cormoran prolifère. Exploitations piscicoles, fleuves et rivières souffrent de l'appétit de ce « corbeau de mer ». Il y a quarante ans, ils étaient au bord de la disparition en France. Aujourd'hui, ils sont presque devenus un fléau, provoquant depuis plusieurs années la colère des pisciculteurs et des pêcheurs, inquiétant les responsables d'aéroports, mobilisant les députés français et européens, des dizaines d'équipes de recherche de par le monde, suscitant des plans d'action et de lutte, des réunions de toutes sortes... Les cormorans sont devenus une « cause ». Peut-être moins médiatiques que les loups ou les ours, ces oiseaux illustrent parfaitement la difficulté des relations entre l'homme, et ses activités, et la faune sauvage. Et leur pullulation menace de plus certaines espèces rares de poissons.

Le cormoran n'a pas, en général, dans nos esprits, une image trop négative. Pourtant, il était parti du mauvais pied. Ainsi, à bord de l'Arche de Noé, il est puni par le patriarche pour mauvaise conduite. Qui lui retire donc la petite glande productrice d'une substance qui, chez les autres oiseaux, imperméabilise le plumage. Noé lui donne également une couleur noire. D'où sans doute son nom. Car cormoran veut dire « corbeau de mer ». Ce qui n'est pas trop encourageant. Même La Fontaine le brocarde dans la fable « Les Poissons et le Cormoran » où il apparaît sous un jour très fourbe.

Pourtant, c'est un bel oiseau aux performances étonnantes. Il existe en Europe trois espèces de ces oiseaux : le grand cormoran (phalacrocorax carbo sinensis), le cormoran pygmée (microcarbo pygmeus) et le cormoran huppé (phalacrocorax aristotelis). En France, deux sous-espèces de cormorans sont représentées sur le territoire, une sous-espèce principalement continentale, (phalacrocorax carbo sinensis) et une sous-espèce principalement maritime (phalacrocorax carbo carbo). Le grand cormoran d’une envergure de 1,30 à 1,50 m, est une sorte d'oie qui pèse en moyenne de 2 à 2,5 kg (avec des pointes à 5 kg), mesure de 80 cm à 1,10 m. Il a besoin de quelque 750 grammes de poisson par jour qu'il va chercher en plongeant sous la surface de l'eau. Ses courtes pattes palmées, parfaites pour la plongée, son bec très puissant, muni d'un crochet, et son cou en « S », très souple, en font de très bons pêcheurs.

Ils nichent en colonie, pêchent le plus souvent en bande et se regroupent dans des dortoirs. Seuls l'Amérique du Sud et l'Antarctique leur sont étrangers. Les grands cormorans d'Europe du Nord migrent vers le sud en septembre et octobre et repartent de février à la mi-avril pour la nidification d'été. Mais ceux d'Europe de l'Ouest ils sont de plus en plus sédentaire, ils consommes entre 300 et 500 grammes de poissons par jour, selon la FNPF (Fédération Nationale de la Pêche en France). Des victuailles qu’il trouve facilement dans les étangs d’élevage ou dans les lacs et les rivières. N’étant plus dérangée par l’homme, cette espèce a vu ses effectifs exploser de 50 % ces vingt-cinq dernières années pour atteindre 120.000 aujourd’hui, en eau douce. Autant de bouches supplémentaires à nourrir. Résultat : de multiples étangs - 120 000 dans l’Hexagone, le plus grand nombre en Europe, ont vu leurs poissons disparaître. 



La surpopulation des cormorans est une menace pour les pêcheurs français. Image21



Un oiseau protégé

Pourquoi le grand cormoran est-il devenu un sujet polémique ? Il n'a pourtant pas été réintroduit. Il y a une quarantaine d'années, il y avait en France moins de 1 000 cormorans. Face à une chute des effectifs de cormorans dans le Nord-Ouest de l’Europe au début du XXème siècle, la Communauté Européenne a protégé le grand cormoran au titre du régime général de protection de toutes les espèces d’oiseaux, conformément à la Directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009 relative à la conservation des oiseaux sauvages (qui a pris la suite de la Directive de 1979 ayant le même objet).

Aujourd'hui, leur population a explosé pour atteindre les quelque 90 000 à 100 000 individus. Ce qui représentait quelques dizaines d'oiseaux dans un département est aujourd'hui multiplié par 60 ou plus. C'est que, depuis 1979, ils bénéficient au niveau européen du statut d'animaux protégés. Et que les aménagements de nouveaux plans d'eau, soit pour la pisciculture, soit pour les loisirs, ont multiplié les écosystèmes où ils se sentent bien.

Ce qui fait qu'aujourd'hui, ils sont nombreux à se mettre à table dans les exploitations piscicoles ou à se servir dans les fleuves et rivières. Perches, carpes, truites, saumons, jusqu'aux brochets, le cormoran ne se refuse rien. À raison de plus d'un demi-kilo par volatile et par jour, la pêche est vite « miraculeuse ». Et de nombreuses zones françaises souffrent de cette surpêche. Même sur la Loire, dernier fleuve sauvage d'Europe, les cormorans font des ravages. Les zones humides, sauvages, la Brenne, la Sologne, la Dombes ou la Brière, ne sont pas épargnées.

Depuis quelques années, tout en conservant leur statut protégé, certaines autorisations de chasse avec quotas ont été instaurées. Ainsi, en France, un peu plus de 32 000 « têtes » sont autorisées à être tirées chaque année. Dans le département de l'Ain par exemple, le quota de la chasse au cormoran est fixé à 4 100 volatiles pendant, grosso modo, la période d'ouverture de la chasse au gibier d'eau. Mais les chasseurs ne sont, d'une part, pas intéressés par ce gibier qui ne se cuisine pas, et d'autre part trouveraient presque leurs adversaires un peu trop malins. De la même façon, les mesures « d’effarouchement » (comme les pétards) ne sont que partiellement efficaces et sont vite « comprises » par ces pas si bêtes « corbeaux de mer ».

La chasse au cormoran est une mesure qui émeut les défenseurs des animaux et qui, techniquement, semble inefficace. Tous les pays qui l'ont essayée, en Europe comme en Amérique du Nord, le reconnaissent. Des quotas de chasse ne changent rien ou presque. Au Danemark, l'une des zones essentielles de nidification des cormorans migrateurs, on tente de s'attaquer au problème à la base. En détruisant les œufs dans les nids. Les résultats sembleraient encourageants mais restent à petite échelle tant la « logistique » à mettre en œuvre est importante. Les poissons n'ont qu'à bien se tenir car les cormorans ont encore de beaux jours devant eux. 

8 janvier 2024 - Éric De La Chesnais, Le Figaro.
26 aout 2009 - Jean-Luc Nothias, Le Figaro.

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Plusieurs lacs québécois pris d’assaut par les cormorans.



Normalement, les cormorans à aigrettes nichent sur les rives du fleuveSt-Laurent. C’est probablement parce qu’il y a moins nourriture cette année qu’ils ont envahi d’autres plans d’eau du Québec.

Depuis quelques mois déjà, les cormorans à aigrettes (phalacrocorax auritus) semblent apprécier la vie sur un lac privé de St-Paul-de-la-Croix, une petite municipalité de la région Du-Bas-du-Fleuve près de la ville de Rivière-du-Loup. « J’en ai compté une quinzaine ensemble, ils sont partis et ils ont fait le lac au complet. Quinze à côté de l’autre et c’est sûr qu’ils ont mangé du poisson c’est incroyable », indique un riverain de St-Paul-de-la-Croix, Teddy Thibault.

Les poissons se font de plus en plus rares dans ce plan d’eau. Comme plusieurs, ce pêcheur aimerait comprendre pourquoi ces oiseaux sont soudainement présents en grand nombre. « La qualité de pêche, il n’y en a plus, eux sont bien meilleurs pêcheurs que nous. Un cormoran ça plonge jusqu’à 10 à 12 mètres (35-40 pieds) faciles, dans 3 mètres (10 pieds) d’eau c’est un détail pour eux », ajoute Teddy Thibault. L’ancien professeur en biologie à l’Université de Montréal, Jean-François Giroux s’est spécialisé dans l’étude des oiseaux migrateurs et explique la situation. « L’année est spéciale, ces oiseaux-là nichent sur les îles du fleuve, en face de la municipalité de Rivière-du-Loup, etc. Mais cette année il y a eu très peu de nidification sur ces îles, donc on pense qu’il y a moins de poisson, précisément du capelan (mallotus villosus), donc peut-être qu’ils se dispersent plutôt parce qu’ils n’ont pas de jeunes à nourrir, ils vont sur les différents lacs ».

Le résident de St-Paul-de-la-Croix s’inquiète aussi quant à la qualité de l’eau du lac. Le biologiste Jean-François Giroux assure que les risques de contamination sont très faibles. « Les excréments peuvent être riches en éléments nutritifs et le nombre que ça prendrait pour modifier la qualité de l’eau dans un lac d’une bonne superficie ça prendrait des centaines et des milliers d’oiseaux, mais ce n’est pas le cas, quelques individus, ça ne peut pas affecter ». Les pêcheurs ont bien beau essayer de les effaroucher… Les cormorans reviennent toujours. « S’il y a de bonnes quantités de poissons, c’est ça qui attire à la fois des cormorans, mais aussi les pêcheurs dans les meilleurs endroits. On peut essayer de les effaroucher, mais ils vont probablement revenir pour s’alimenter », explique Jean-François Giroux.

Les cormorans ne sont pas protégés en vertu de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs; ils relèvent donc des compétences provinciales. Cette espèce est protégée par la loi québécoise sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Il est interdit de les chasser.


5 juillet 2023 - Coralie Morency, TVA-Nouvelles.
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Les cormorans sont en hausse dans l'ouest du Québec

En Amérique du Nord on compte une quarantaine d'espèces de cormorans, mais celui à aigrettes (phalacrocorax auritus) est le plus nombreux et le seul vivant en eau douce. L'oiseau se nourrit presque exclusivement de poisson, mais il ajoute parfois des crabes et des crevettes à son menu quotidien. Grégaire, il niche en colonies sur des îlots rocheux comme au lac Saint-Pierre ou encore dans des arbres, habituellement dans des îles. Dans ce cas, au bout de quelques années, l'accumulation des fientes tue la végétation arbustive et les oiseaux déménagent vers un autre lieu de nidification, nuisant aussi aux autres espèces qui profitent du même habitat.

C'est ce qui avait d'ailleurs incité le gouvernement du Québec, dans les années 80, à permettre l'abattage de 20 000 cormorans sur une période de cinq ans, en plus d'éliminer les oeufs. À la fin de l'expérience, qui avait lieu dans l'est de la province, les oiseaux étaient toujours aussi nombreux. Ce genre de contrôle est d'ailleurs exclu pour l'instant au Québec. Un couple de cormorans produit habituellement deux petits par année à l'envol.

30 mai 2005 - Pierre Gingras, À tire d’ailes, La Presse.
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Des agents de la faune installent des filets anti-cormoran sur des îlots artificiels du lac St-Pierre.

Le MELCCFP  (Ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune, des Forêts et des Parcs) poursuivra ses interventions, notamment par la gestion des cormorans à aigrettes et des cormorans nicheurs. De plus, depuis l'été 2021, le Ministère collabore avec Pêches et Océans Canada à un projet de réduction de la disponibilité d'habitats pour ces oiseaux, prédateurs de poissons, au lac Saint-Pierre en période de migration. Il s'agit d'installations de filets qui ont fait leurs preuves pour empêcher les cormorans de nicher et de se reposer sur les îlots artificiels de pierre nécessaires à la gestion des glaces.

4 mai 2022 - Newswire-QC
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Le gouvernement de l’Ontario autorise la chasse au cormoran.

FENELON-FALLS - Le gouvernement de l'Ontario prend des mesures pour protéger les populations de poissons et leur habitat naturel des effets nuisibles du cormoran à aigrettes (phalacrocorax auritus) en établissant une saison de récolte automnale de l'espèce. Cette récolte aidera à résoudre les inquiétudes soulevées par les incidences du cormoran sur les écosystèmes fauniques locaux. Le cormoran est un oiseau qui se nourrit de poissons (500 g. par jour) et qui peut endommager les arbres dans lesquels il niche et se perche. À la suite de consultations publiques, la province ontarienne a apporté des changements à sa proposition initiale et a décidé d'établir une saison de chasse qui se déroulera tous les ans du 15 septembre au 31 décembre, à compter de 2020. Cette chasse a été classé dans la classe des permis de « Petits-Gibiers » comme celle des chasses à la perdrix ou aux lièvres.

« Nous avons écouté ceux qui ont fait part de leurs commentaires sur la proposition de chasse au cormoran, et c'est pourquoi nous établissons une saison de chasse à l'automne seulement pour éviter de nuire aux usagers des voies d'eau qui y pratiquent des loisirs ainsi que de perturber les saisons de nidification de certains oiseaux migrateurs », précise le ministre Yakabuski. « Nous avons également réduit le nombre maximal de cormorans qu'un chasseur peut capturer à 15 par jour, ce qui est similaire à la limite fixée pour le gibier à plume migrateur soumis à la réglementation fédérale canadienne ». L'annonce a été faite par John Yakabuski, le ministre des Richesses Naturelles et des Forêts de l’Ontario.

31 juillet 2020 - Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario.
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Autre texte intéressant sur le cormoran au Québec du point de vue de la biologiste Marion Séguy :
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